La réalisation des ouvrages en béton est possible en hiver. Elle constitue même une pratique normale dans la construction. Cependant, des précautions doivent être prises en fonction des conditions météorologiques. Ainsi, on recommande par exemple l'utilisation de moyens de chauffage durant la période de durcissement du béton. il est bon de savoir que la résistance du béton est conditionnée par son hydratation lors du coulage.
La présence de gel varie en fonction des conditions de température et d’humidité. Ainsi, le gel modéré se manifeste lorsque la température moyenne est comprise entre -1°C et -5°C. En période de gel, l’hydratation du béton est un facteur important pendant la prise.
Le béton est composé de ciment, de sable et de graviers qui forment les agrégats. L’eau est un constituant fondamental car c’est sa combinaison avec la poudre de ciment qui donne la résistance au béton. Une hydratation optimale est donc indispensable pour assurer la cristallisation de la poudre de ciment. Ce processus chimique dure environ 1 mois pour assurer l’hydratation maximale de la poudre et la résistance maximale du béton. Si le temps est froid avec des risques de gel, il est déconseillé de préparer le béton. En absence d’eau, la résistance du béton est réduite. En effet, la prise et le durcissement du béton sont limités par la vitesse d’hydratation.
La prise du béton coulé peut aussi être stoppée par le gel et sa résistance sera fonction du temps de durcissement. Ainsi, si le gel intervient, par exemple, 2 jours après le coulage, la résistance définitive du béton est celle qui correspond au durcissement pendant les 2 jours. Le gel provoque aussi un gonflement du béton accompagné de fissuration. On peut même observer l’éclatement du béton au moment du dégel. Faire du béton n’est pas possible en cas de gel sévère et bien entendu en cas de gel très sévère. Le premier cas se produit si la température moyenne se situe entre -5°C et -10°C avec une température minimale de -12°C. Le gel très sévère se produit si la température moyenne descend en dessous -10°C, -12°C.
revenir en hautEn période de gel, il est possible de faire du béton en utilisant des antigels spéciaux. Ces produits doivent être additionnés au mélange pour atténuer les effets du gel et ils aident également à accélérer la prise du béton. En effet, durant cette prise, le béton doit toujours être humidifié correctement. L’hydratation n’est plus assurée en présence de gel car l’eau n’est plus disponible. Si les conditions météorologiques ne sont pas favorables, il est recommandé de prendre certaines mesures comme la protection du béton pendant le coulage et le durcissement.
D’autre part, l’utilisation de ciment disposant d’une plus grande résistance initiale permet d’avoir un béton résistant au gel. En effet, ce ciment spécial sans chlorure de calcium a le pouvoir d’émettre plus de chaleur durant le durcissement et offre une plus grande résistance. L’emploi de produit superplastifiant permet aussi de réduire les besoins en humidité du ciment et de favoriser la prise et le durcissement. La résistance du béton peut être obtenue 48 heures après la pause, dans les conditions optimales. Cette durée correspond au délai de décoffrage du béton.
revenir en hautAvant le coulage du béton, il faut assurer une bonne protection au coffrage et à l’armature pour qu’ils ne subissent pas les effets directs de la neige et de la glace. A cet effet, l’utilisation de bâches isolantes permet de limiter les déperditions de chaleur durant la prise. En cas de gel léger avec une température moyenne comprise entre -1°C et +5°C et une température minimale de -3°C, l’emploi de matériel de protection et d’isolation du béton frais sur le chantier est indispensable.
Si le gel est modéré, le coulage du béton peut se faire moyennant l’utilisation du ciment à classe de résistance 52,5R. Cette mesure doit être accompagnée du réchauffement de la température environnante du béton à +5°C au minimum.